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La nudité, la pudeur, la censure, l'érotisme, la pornographie, la photographie, l'art ...

"Sois un homme et ne laisse pas tes femmes sortir dans des tenues indécentes" ...

C'est le slogan qui est régulièrement publié depuis quelques mois sur de nombreux profils Facebook au Maroc.

Je serais plutôt tenté quant à moi de remplacer cette phrase par une autre que je trouve bien plus subtile : "Sois un Homme et respecte ta femme, la Femme plutôt que de vouloir la contrôler".

La liberté de pensée ... Il y a, à vrai dire, autant de formes de pensée qu'il y a d'êtres humains sur Terre. Il n'y a pas de Vérité absolue : chacun de nous cultive sa propre vérité, plus ou moins universelle, plus ou moins originale.

La pensée de la majorité des gens n'est pas, à ce niveau, un signe extérieur de sagesse, une preuve de connaissance ni même d'intelligence ! La pensée est, en effet, évolutive : les vérités du passé ne sont pas celles de notre temps. Il s'agit d'en prendre conscience. Si nous ne le faisons pas, nous pourrions aussi bien continuer à vénérer Zeus, Jupiter ou Râ ainsi que tous les Dieux et Déesses indécentes qui les accompagnent ... Nous pourrions également soutenir encore et toujours que la Terre est plate ou que le Soleil tourne autour d'elle ... L'histoire de l'humanité devrait nous inciter à faire preuve de plus d'humilité avant d'imposer notre propre vérité aux autres : non, nos croyances ne sont pas, en soi, des vérités : ce ne sont que des croyances. Non, notre vérité n'est pas LA Vérité, la seule, l'unique : personne ne peut se targuer de détenir le monopole de l'intelligence humaine.

"Sois un homme et ne laisse pas tes femmes sortir dans des tenues indécentes", ce n'est finalement jamais qu'un mode de pensée, une manière de voir le Monde, une façon de voir la femme parmi tant d'autres ... et parmi ces tant d'autres manières d'appréhender la femme, il y en a probablement certaines qui sont infiniment plus réfléchies, moins machistes, moins ... masculines.

Ceci dit, puisque "nos" femmes doivent, paraît-il, sortir avec une tenue décente, c'est quoi, au fait, une tenue indécente ? Une jupe, ça va ? Une robe ? Un pantalon, peut-être ? Un tailleur ? Un voile ? Un hidjab ? Une burka ? Un training Adidas ? Un pyjama en pilou ? Un sac poubelle ?

Tant que nous y sommes, pourquoi ne pourrait-elle pas sortir nue, la femme ? Tiens, au fond, et la nudité, c'est forcément indécent, la nudité ?

Nudité. Le mot est lâché. Si l'on en croit ce qui est écrit sur Wikipédia : "la nudité est l'état d'un corps humain ou d'une de ses parties qui n'est pas recouverte d'un vêtement". Ouais, bon, ça, on s'en serait quand même un p'ti peu douté, tsé, Wiki ! Bref, la nudité, c'est le corps non recouvert par un vêtement. Non, sans blague ?

Sauf erreur, jusqu'à présent, il n'y a en tous les cas pas encore un seul être humain qui soit né(e) avec un short, un tee-shirt et des tongs. Non, à ma connaissance, mais tout le monde peut bien sûr se tromper, nous sommes TOUS nés sans vêtements, c'est-à-dire, complètement nus selon Wikipédia.

On ne se met pas nu. On naît nu. On est nu.

Conclusion : la nudité est un état naturel, pour l'homme comme pour la femme.

Et cela ne se limite certainement pas à notre état de naissance. Les bébés, sauf erreur, ne passent pas leur temps à cacher fébrilement leurs seins, leur zizi ou leur quiquine-zezette (je n'ai jamais compris pourquoi on s'évertue toujours à vouloir donner des petits noms à un vagin ou à une vulve - nondidju, c'est compliqué, quand même, l'anatomie féminine - mais bon, je vais succomber à la tendance pour faire "comme c'est mignon").

De même, sauf erreur, le petit enfant de 3-4 ans n'éprouve pas non plus la moindre honte à se montrer nu(e) devant d'autres personnes. Il ou elle s'en fout comme de son premier lange.

La pudeur n'est donc pas un comportement naturel : c'est un comportement que l'on acquiert progressivement par le biais d'un apprentissage.

Il se fait que cet apprentissage, cette éducation consistant à inculquer à nos gosses le besoin artificiel ou la nécessité morale (?) de cacher son corps ou, à tout le moins, une partie de son corps (les parties génitales) par pure convenance sociale, n'est pas nécessairement le même partout dans le Monde. Il varie également 'une époque à l'autre.

La pudeur sous l'Antiquité n'a évidemment rien à voir avec celle de 2018.

La pudeur dans certaines contrées situées en Afrique ou dans la forêt amazonienne (pour ne prendre que ces exemples parfaitement caricaturaux) n'a rien à voir non plus avec celle de l'Amérique profonde, celle qui sévit en Arabie Saoudite, celle que l'on observe en Allemagne, celle du Japon ...

Elle varie dans le temps et dans l'espace. C'est une évidence ... et je suis même gêné de répéter ici bêtement ce que des tas de gens cortiqués ont déjà eu l'occasion de dire et répéter bien mieux que moi dans de nombreux ouvrages consacrés à ce sujet. Non, décidément, il n'y a pas de Vérité absolue ... et certainement pas pour ce qui est de la pudeur, la pudibonderie ou, si l'on préfère, pour ce qui est de la relation de l'humain avec son corps, avec la nudité en général.

De fait, l'homme est le seul être vivant à se poser des questions sur son corps, sur son image, sur sa nudité. Il est le seul qui cherche à la dissimuler de manière obsessionnelle en public. Personnellement, je n'ai jamais vu un chien mettre son manteau pour sortir faire pipi, un chat mettre des bottes de 7 lieues, un lion raser sa crinière pour plaire à la maman de Simba ... En règle générale, les animaux - et nous en sommes, pourtant - acceptent leur corps tel qu'il est et ils n'ont pas la moindre pudeur à ce niveau. Ils se tapent complètement de leur aspect physique et ne se cachent obstinément pas le sexe quand ils croisent leurs con-génères.

La pudeur, c'est une caractéristique purement humaine ... Mais, si tel est le cas, pourquoi donc voulons-nous absolument mettre un vêtement sur nous, même chez nous, à la maison ?

C'est quoi, exactement, le rôle du vêtement ?

La réponse est simple : le rôle du vêtement, le principal, le seul, l'unique, ce n'est certainement pas de cacher son corps à la vue des autres mais bien de le protéger contre les agressions extérieures, le froid, les intempéries, voire éventuellement le soleil. Rien de plus. Rien d'autre. Il n'a pas d'autre fonction véritable et utile que celle-là ! S'il n'y a pas lieu de se protéger de quelque chose, il n'y a pas lieu de porter un vêtement. Point barre.

Il est cependant vrai que la fonction du vêtement n'est plus uniquement celle-là aujourd'hui dans nos pays et, il faut bien le reconnaître, un peu partout dans le Monde (à de rares exceptions) : l'habit est devenu un moyen de dissimuler son corps ou une partie de celui-ci : c'est aujourd'hui sa fonction première. Si nous en sommes finalement arrivés à une telle absurdité, c'est uniquement à cause de notre éducation, parce que, dès que nous sommes en âge de comprendre le langage, on nous incite à cacher ce sein que je ne saurais voir ... et tout le reste par la même occasion !

Pourquoi ? Je crois que nous connaissons tous la réponse à cette question : c'est la religion, ce sont les religions qui nous ont "appris" que, la nudité, c'est mal. Chaque religion a sans doute ses raisons que la raison ne connaît pas toujours. Je ne vais pas faire ici le tour de chacune d'elles (parce que, à vrai dire, ça m'emmerde un peu ...).

Je vais me contenter d'évoquer très brièvement la religion catholique (mais les autres se basent sur le même genre de conneries), en citant un auteur qui a beaucoup écrit sur le sujet :

La nudité originelle est la troisième expérience d'Adam et d'Eve au Jardin d'Eden : "Or tous deux étaient nus, l'homme et sa femme, et ils n'avaient pas honte l'un devant l'autre" (Gn 2, 25). La nudité originelle est le signe de la liberté dans la communication, dans le don mutuel. Pour que l'unité originelle soit parfaite, la nudité originelle était nécessaire : pour que l'amour soit vrai, il doit être librement donné et librement accueilli. Cette liberté "consiste à s'abandonner à l'amour de l'autre. Etre libre, c'est choisir de devenir meilleur en acceptant cet amour et les choix qui en découlent. La liberté est affaire de maturité." (Anthony Percy, La théologie du corps décomplexée, p. 39-40).

La honte du corps nu, la honte sexuelle, ne s'installe qu'en conséquence du péché originel, cet acte de défiance et d'orgueil (voir Gn 3, 1-19) qui a rendu le mal attrayant (cela s'appelle la concupiscence) et qui nous rend désormais difficile de faire les bons choix. Après avoir mangé du fruit de l'arbre défendu, "ils connurent qu'ils étaient nus" (Gn 3, 7). Le péché originel et la concupiscence pèsent sur les autres expériences originelles. Nous avons du mal à sentir la présence de Dieu dans nos vies, à être généreux et à nous donner à un autre, à être libres d'une liberté qui cherche à faire le bien. L'expérience de la nudité originelle et du péché originel nous permettent de comprendre que le corps humain est à la fois libre et déchu. La liberté est la condition de l'amour. Mais le corps est affecté par le péché originel ; une conséquence en est le désir sexuel désordonné, qui ne parvient plus à se vivre complètement dans la perspective des trois premières expériences originelles (idem).

Ouais, OK, faut parfois relire deux fois pour comprendre ce que le monsieur veut dire. C'est chiant, hein ? Peu importe. On retiendra simplement de ce qui précède que pour des motifs souvent obscurs, symboliques, métaphoriques, les religions nous ont fait croire que le corps, ce truc naturel que nous possédons tous, il faut absolument le cacher si nous ne voulons pas souffrir milles tourments dans les flammes de l'enfer. Il se confirme que, la pudeur, ce n'est pas une caractéristique naturelle de l'être humain : c'est un comportement appris, un comportement qui nous est imposé par certains en fonction de leurs croyances.

La peur de la nudité est tellement incrustée dans la psyché collective des gens qu’elle est devenue un phénomène subconscient à un point tel que l’homme qui ne se comporte pas conformément à cette "règle" est jugé immoral ou indécent.

Il est temps d'en prendre conscience. Il est temps aussi de s'en libérer. Il est temps de grandir un peu parce que, il faut bien l'avouer, tout cela est franchement ridicule !

Et plus le temps passe, plus les gens s'enferment tant et plus dans leurs croyances, plus ils deviennent prisonniers des limites inutiles qu'ils se fixent. Pour le moment, il est clair que l'on n'évolue pas vraiment dans le bon sens : le puritanisme connaît son heure de gloire. On peut, par exemple, toujours compter sur les américains bien-pensants pour crier au scandale devant la moindre parcelle de nudité comme en témoignent les réactions totalement hystériques qui se sont exprimées à l’occasion du dévoilement bien innocent d’un mamelon recouvert d’une pastille par Janet Jackson lors d’une prestation télévisée en direct pendant le marché du Super Bowl de 2004 (CBS a d’ailleurs dû payer pour cet outrage insignifiant une amende de 500.000 $ à la Federal Communications Commission). De l'art de se branler les neurones en faisant d'une souris une montagne !

Ceci dit, je ne m'inquiète pas trop : il nous faudra juste attendre le retour inévitable du balancier de l'histoire, que l'homme de demain comprenne à quel point son attitude actuelle, son aversion pour le nu, sa peur de la sexualité, sont profondément stupides.

Il est toutefois temps, me semble-t-il, de commencer tout doucement à briser le lien fantasmatique entre la nudité et la honte : la véritable honte, en fait, c’est de continuer à se sentir honteux lorsque l’on est nu !

C'est profondément stupide. Le vêtement a perdu sa fonction première ... et ce n'est pas bon pour notre santé !

Votre peau est le plus grand organe que vous possédez. La peau humaine, comme celle des autres animaux, a sa raison d'être : elle est faite pour interagir continuellement avec le monde qui l'entoure. Elle s'adapte à son environnement. Votre peau a besoin d'air, bon sang !

Or, le port de vêtements compromet inévitablement le fonctionnement normal de plusieurs composantes essentielles de votre peau :

1° La régulation de la température du corps et de la sueur : la peau humaine est équipée du meilleur système de refroidissement que l'on puisse imaginer ... mais celui-ci ne peut fonctionner correctement si l'on porte constamment des vêtements alors qu'il n'est nul besoin de se protéger de quoi que ce soit !

2° La peau a besoin d'être exposée régulièrement au soleil pour faire le plein de vitamine D (à condition bien sûr de le faire avec modération, sans excès).

3° Notre peau est censée se débarrasser régulièrement de ses couches externes pour les remplacer par des cellules fraîches : elle ne peut se régénérer efficacement lorsqu'elle est couverte en permanence par des vêtements.

4° Elle forme par ailleurs une barrière indispensable entre l'organisme et son environnement mais les vêtements créent des secteurs isolés qui favorisent les pathogènes. Ces zones confinées procurent un habitat idéal pour les bactéries (+/- 1.000 espèces sur le corps humain : ça fait peur, hein ?).

5° Les cellules externes de votre peau ont besoin d'oxygène : vos vêtements les étouffent !

Bref, en quittant leur fonction essentielle de protection pour ne devenir finalement qu'un moyen de cacher une nudité bêtement condamnée par la plupart des religions, les vêtements sont devenus néfastes pour la santé parce qu'on ne les quitte plus, même pendant notre sommeil, à la maison, chez nous, dans notre intimité ! Pourquoi ne pas prendre notre douche en étant habillés, tant que nous y sommes ?

A vrai dire, les vêtements ne font absolument pas de nous des hommes ou des femmes décentes : ils nous transforment en porte-manteaux !

Nos réactions prudes sont malheureusement ancrées profondément en nous. Elles sont, on l'a dit, le fruit de notre éducation, de nos religions. Elles nous ont été inculquées dès notre plus jeune âge par nos parents et par notre environnement social, comme si la pudeur était une valeur en soi : ce n'est rien d'autre qu'un conditionnement social totalement dépassé : si la nudité est tant combattue par nombre de "civilisations", c'est surtout parce qu'elle est systématiquement associée, à tort, à la sexualité.

Et la sexualité, c'est mal. On ne sait pas très bien pourquoi mais il paraît que c'est mal. Une fois encore, c'est naturel, cela nous donne du plaisir, cela nous rend souvent heureux, souriants ... mais c'est pas bien ! Désolé de le dire aussi platement mais, franchement, quelle connerie ! Cela revient à vouloir combattre le naturel pour qu'il ne revienne pas au galop !

Le paradoxe, c'est que, à force de vouloir combattre obstinément la sexualité en imposant à l'être humain une pudeur qui n'a pas vraiment de raison d'être, à force de l'obliger à cacher en permanence son corps sous des vêtements au mépris de sa santé, l'homme a fini par développer lui-même ce qu'il prétendait combattre !

Je parle ici de l'hyper-sexualisation de nos organes génitaux qui est le résultat pervers (c'est le cas de le dire !) de la dissimulation constante des seins et/ou du sexe, qu'il soit masculin ou féminin, en public.

Cette hyper-sexualisation a effectivement produit à son tour des réactions mal gérées et des comportements anormaux dans un domaine où le respect est pourtant essentiel ...

Nous sommes aujourd'hui tous ou presque prisonniers de ce cercle "vicieux" : la sexualité, c'est mal. Il faut cacher ses parties génitales. Voire même ses jambes. Et son cou. Et ses oreilles. Et les yeux. Ah non, apparemment, çles yeux, c'est bon, ils peuvent rester visibles. Or, si l'on cache tout le temps son sexe à la vue de l'autre, on augmente inévitablement le désir de cet autre qui aimerait tant découvrir le fruit défendu. Si on laisse apparaître un bout de peau, si "nos" femmes adoptent une tenue indécente, on se croit en effet autorisé à leur sauter dessus parce que, bien sûr, ce sont elles qui nous provoquent ! Toutes des salopes, c'est bien connu. La qualité d'une personne se mesure à l'habit du moine.

Il n'y a pas longtemps, j'ai vu un reportage dans lequel on entendait un jeune homme d'une vingtaine d'années fustiger une jeune femme qui portait une mini-jupe. Sa tenue n'avait pourtant rien de provocant. Elle était tout à fait correcte, parfaitement adaptée à la saison. Et ce petit crétin de dire : "elle me fait du mal, elle me provoque, c'est normal que l'on ait envie de la violer". Ben tiens ! Tu vois un genou et te voilà tout émoustillé, ce qui justifierait à tes yeux de l'agresser alors qu'elle ne t'a rien demandé et qu'elle ne t'a même pas regardé ? Petit con ! Non, ce n'est pas normal. Le problème, ce n'est pas sa tenue, c'est ton état d'esprit, c'est ta bêtise, c'est ta bite qui occupe la place de ton cerveau, à supposer que tu en aies un ! C'est cela, le malheur avec les cons : ils éprouvent toujours ce besoin irrésistible de montrer à quel point ils le sont ... et ils sont bien sûr persuadés de détenir LA Vérité. Ben ouais, c'est normal, les cons sont cons, c'est comme cela qu'on peut les reconnaître : ils en font constamment l'étalage ...

Et ce sont bien sûr les mêmes qui vont publier le slogan précité sur leur profil Facebook. Ce sont les mêmes qui vont nous donner des leçons de morale ... Ce sont ceux qui vont hurler à la vue du sein de Janet Jackson et en débattre niaisement pendant des semaines sur toutes les chaînes de télévision parce qu'ils n'ont rien d'autre à faire que de s'occuper de ce que font les autres.

C'est cela, l'effet pervers de la pudeur religieuse : on veut combattre la sexualité, la nudité au nom d'on ne sait quelle valeur totalement dépassée ... et on finit par exacerber bien plus l'obscur objet de son désir !

Le problème ne se poserait pas si l'on ne portait de vêtements que dans le cadre de sa fonction de protection : on ne peut déshabiller du regard une personne déjà nue. Le don visuel réciproque de la nudité intégrale désamorce le rapport exhibitionniste/voyeur (Marc-Alain DESCAMPS, le nu et le vêtement). Il est infiniment plus sein ... non, pardon, plus sain ou, le cas échéant, plus saint. Faites donc un tour sur une plage naturiste : si l'on excepte les voyeurs qui ne sont là que pour ça, les naturistes ne passent pas leur temps à se reluquer les uns les autres ! Ils s'occupent de leurs fesses !

Une femme, qui a lu mon projet d'article, m'a d'ailleurs fait remarquer que, sur une plage naturiste, elle n'a jamais ressenti le moindre regard déplaisant sur son corps alors que, ailleurs, lorsqu'elle est habillée avec une tenue mettant ce corps en valeur, les regards se font bien plus pesant. De même, elle me dit souvent, à très juste titre, que, pour susciter le désir, pour créer une atmosphère érotique au sein d'un coupe (et il n'y a bien sûr pas de mal à le faire, bien au contraire), rien de tel qu'une tenue sexy, de la lingerie, etc. Je pense qu'elle a raison : le corps suggéré est toujours plus attirant que le corps dévêtu. Cela ne fait finalement que confirmer ce que je disais un peu plus haut ...

Conclusion : non, la nudité, ce n'est pas mal. Non, la sexualité, ce n'est pas mal non plus. Votre puritanisme, votre pudeur excessive, votre manque de maturité émotionnelle, vos croyances limitantes ... oui, cela, ce n'est assurément pas ce que l'humain a produit de plus intelligent. Mais vous êtes malheureusement trop cons, apparemment, que pour vous en rendre compte parce que vous n'êtes pas capables de la moindre remise en question, parce que vous n'avez pas le moindre esprit critique, parce que vous êtres radicalement incapables de franchir les limites de vos propres croyances, de vos conditionnements sociaux, parce que vous ne voulez pas sortir de votre zone de confort et, il faut bien le dire, parce que vous préférez aussi vous convaincre vous-mêmes que vous avez forcément raison, que vous êtes vertueux, que vous êtes au-dessus de tout cela, ce qui revient à dire que les autres ont forcément tort parce qu'ils ne pensent pas comme vous. Ben voyons. Et Zeus est le roi des Dieux.

Ceci dit, c'est votre problème. Pas le mien. Vous êtes convaincus d'avoir raison ? Tant mieux pour vous ! Votre Dieu est le seul vrai Dieu ? Il vous a choisi, vous, pour défendre à sa place ses prétendues "valeurs" morales ? Vous avez de la chance, vous avez trouvé le bon Dieu et, en plus, vous êtes l'élu(e) ! Vous avez donc raison et les autres ont tort. La sexualité, c'est pas bien ? Oui, OK, on a compris ... mais, s'il vous plaît, ne m'obligez pas à mener une vie sexuelle aussi ennuyeuse que la vôtre ... Si vous êtes à ce point coincé du nu, vous devez assurément être encore bien plus coincé du cul ! Mais, une fois encore, c'est votre vie, pas la mienne ... Soyez fiers de ce que vous êtes ! Ne franchissez surtout pas vos propres limites si vous n'en avez pas le courage ! Identifiez-vous à vos croyances limitantes si cela vous amuse : je m'en fiche totalement !

Je respecte, en effet, vos croyances. Sincèrement. Je respecte vos limites. Promis. Je les trouve stupides mais je vous laisse, je vous l'assure, votre liberté de pensée en ayant conscience que ma pensée n'est peut-être pas le plus intelligente qui soit (pffff, qu'est-ce que je suis hypocrite, quand même !).

Vous trouvez qu'une femme doit porter une tenue décente ? Si elle partage votre point de vue sur la question, si elle est heureuse comme cela, pourquoi pas ? Vous trouvez qu'elles devraient porter un voile, une burqa ou un autre truc du genre ? Si elle est d'accord, tant mieux pour elle ... Personnellement, cela ne me dérange pas du tout, je respecte votre manière de vivre, votre façon de voir le Monde. Je ne suis pas de ceux qui veulent combattre le voile dans les lieux publics. Faites ce que bon vous semble ! Laissez cette femme musulmane se balader en public avec son voile si tel est son choix ! De quel droit la critiquez-vous ? Vous avez le droit d'avoir vos croyances. Elle a le droit d'avoir les siennes. Vous êtes libres de vivre comme vous l'entendez. Elle aussi. Moi aussi. Prenez votre douche avec votre combinaison de ski si cela vous amuse !

Mais ce que je vous donne, vous allez me le donner en retour : je vous respecte, respectez-moi ! Je vous laisse croire en tout ce que vous voulez : laissez-moi croire aussi en tout ce que je veux ! Je ne vous impose rien. Je ne cherche pas à vous convertir. Je ne veux même pas perdre mon temps à vous convaincre de quoi que ce soit. Il m'importe peu d'avoir raison ou tort. Cela n'a pas la moindre importance. Vous voulez avoir raison ? OK, vous avez raison. Alors, chérie, heureuse ?

Vous ne voulez pas vous balader tout(e) nu(e) ? Ne le faites pas ! Ce n'est pas plus compliqué que cela ...

La seule règle de vie à respecter sur Terre, c'est effectivement celle-là : occupe-toi de ton cul ! Ne passe pas ton temps à renifler celui des autres, notamment le mien, pour imposer à autrui tes propres odeurs !

Certes, exprimé de la sorte, cela peut paraître quelque peu provocant, voire même vulgaire (ouais, bon, j'avoue, c'est un peu le but recherché que de vous titiller sur la question ...). Cette règle est toutefois bien plus réfléchie, bien plus profonde qu'il n'y paraît : c'est LA règle essentielle du savoir-vivre en communauté. C'est LA règle du respect de l'autre. C'est LA liberté de pensée, LA liberté d'expression qui se cachent derrière elle ... Si tout le monde l'applique, il n'y a plus de dispute, plus de jugement, plus de critique, plus de guerre ... C'est pas beau, ça ? C'est ce je n'arrête pas de dire : et puis, c'est beau, un cul, non ?

Tu n'aimes pas la nudité ? C'est ton droit. Je n'ai, quant à moi, pas de souci avec la nudité. C'est aussi mon droit.

Qui es-tu pour m'imposer ta manière de voir les choses ? Qui es-tu pour me juger ? Qui es-tu pour me donner des leçons de vie, toi qui ne connais rien de mon vécu ?

Le sexe, c'est sale ? OK, tu as raison, va donc te laver et fous-moi la paix ! Et bonjour à ta femme décente.

Je ne te demande pas de partager mes pensées, mes convictions. Ne cherche pas non plus à m'imposer les tiennes, ne me dis pas, s'il te plaît, que la terre est plate : j'emmerde Zeus et toutes ses maîtresses !

Tu n'aimes pas voir un corps nu ? Qu'est-ce que tu attends pour détourner le regard, alors ? C'est quoi ce besoin que tu éprouves de t'en plaindre ? C'est pour te donner de l'importance ? C'est vraiment nécessaire pour toi de pointer du doigt celui qui ne partage pas tes convictions ? Cela t'apporte quoi de faire un scandale, d'appeler la police, de t'offusquer de ce que fait l'autre ? Cela donne un sens à ton existence médiocre ? Tu es qui pour décider que l'autre doit se comporter de telle ou telle manière parce que telles sont tes convictions ? Ton Dieu ne t'a pas appris que l'être que tu critiques, que tu condamnes, que tu juges, que tu agresses, c'est lui aussi qui l'a créé ?

Tu n'aimes pas mes photos de nu ? Mais qu'est-ce que tu fous en ce cas sur mon site ? Tu vois, en haut de ton navigateur, la barre d'adresses ? Et bien tu tapes "jesuisvraimenttropcon.com" ou, le cas échéant, "maisjesuisquandmemeungroscochon.org" et tu t'en vas, tout simplement ...

Bref, tu me laisses photographier qui je veux, comme je veux. Si j'ai envie de shooter une femme nue, je shoote une femme nue.

Je le fais d'ailleurs pour des tas de raisons mûrement réfléchies :

Parce que j'aime bien (et c'est de loin la meilleure des raisons ... parce que c'est un peu bête de faire par passion ce que l'on n'aime pas).

Parce que toutes les femmes sont belles, qu'elles soient grandes, petites, grosses, maigres, jeunes, vieilles ou même moches : tout être humain est intéressant à photographier à mes yeux. Même les moches sont belles (ce qui est une manière un peu détournée de dire à ma manière qu'il n'y a pas vraiment de femme "moche" quand on parvient à la mettre un peu en valeur).

Parce que l'aversion actuelle de beaucoup de gens pour la nudité m'ennuie prodigieusement tant je trouve ridicule d'être à ce point enfermé dans son éducation, ses croyances, ses peurs, ses conditionnements, son obscurantisme, sa pudibonderie ... et encore plus regrettable, à l'image de Facebook, de vouloir à tous prix les imposer à d'autres personnes qui ne partagent pas nécessairement les mêmes valeurs de puritanisme, à supposer que la censure soit en elle-même une valeur et à supposer que le puritanisme en soit une autre.

Parce que j'aime bien, je l'avoue, provoquer celles et ceux qui détournent le regard avec horreur lorsqu'ils ou elles voient une personne nue, précisément pour les faire un peu réfléchir sur la tolérance, l'acceptation de l'autre, la bêtise qui consiste à vouloir imposer ses idées aux autres sans jamais les remettre en question et sans même imaginer que l'on puisse être, quelque part, un peu à côté de la plaque.

Parce qu'un corps nu, même plein de défauts, c'est naturel ... et ce qui est dans la nature est beau, tout simplement, en particulier le corps nu d'une femme.

Parce que ma plus grande satisfaction en tant que photographe, c'est quand le modèle regarde une de mes photos d'elle nue en sortant un "waouw, c'est super !" ... parce que nombreuses sont encore les femmes, même très jolies, qui n'ont pas confiance en elles et qui n'aiment pas leur corps. Une femme qui sourit en regardant une photo d'elle nue : que demander de plus ? Moi, cela me rend heureux, tout simplement, d'avoir pu lui apporter ce sourire sur son visage.

Et peu importe, finalement, le type de photos que l'on réalise.

J'entends souvent les photographes insister sur le fait qu'ils ne réalisent que des "nus artistiques". A vrai dire, tous les nus sont artistiques ... Il n'y a que les photos ratées qui ne sont pas "artistiques" : ce sont juste des photos ratées.

Si de nombreux photographes utilisent cette locution "nu artistique", c'est pour se justifier, se dédouaner : c'est de l'art, donc on peut, donc c'est bien !

"Moi, je fais de l'érotisme, pas de la pornographie". L'érotisme, c'est bien. La pornographie, c'est mal.

L'érotisme, c'est subtil, artistique, classe. La pornographie, c'est vulgaire. Et donc on ne peut pas, en tant que photographe, s'abaisser à en faire.

Désolé mais, cela aussi, c'est idiot. C'est parfaitement hypocrite. Erotisme, pornographie, on s'en fout. La frontière entre les deux est d'ailleurs très floue, à supposer qu'il y en ait une (et, s'il y en a une, il est certain qu'elle variera d'un individu à l'autre). Faire la différence entre l'érotisme et la pornographie, c'est aussi pertinent que de faire la différence entre le nu et la nudité.

Franchement, les gens ! Qu'est-ce qu'il y a de mal à montrer un corps nu ? Rien ? Vous faites partie de ceux qui en sont intimement convaincus ? OK. Très bien, vous n'êtes au moins pas complètement fermés d'esprit. Qu'est-ce qu'il y a de mal, en ce cas, à montrer deux corps nus ? Deux personnes qui font l'amour ? Un acte sexuel plus ou moins explicite ? C'est la vie, bon sang ! C'est naturel ! La sexualité, ce n'est pas moins bien que la nudité !

Vous avez déjà vu deux chiens partir se cacher dans les WC pour aller copuler à l'abri des regards des autres chiens du quartier ? Non. Ils s'en foutent, du regard des autres chiens. C'est encore votre éducation religieuse qui parle lorsque vous faites la différence entre l'érotisme et la pornographie ! Ce sont à nouveau vos propres limites qui s'expriment ! La nudité, OK, j'accepte, mais pas la sexualité ? L'érotisme artistique, oui, mais pas la pornographie ? Et pourquoi ? Parce que ce sont tes propres limites, ton éducation qui te pousse à penser de la sorte. Ben oui, c'est comme cela ...

Il n'y a rien de mal à photographier des corps nus. Rien de mal non plus à faire de l'érotisme. Rien de mal à faire de la pornographie, tant que nous sommes entre personnes consentantes et que, une fois encore, on n'impose rien à personne. On respecte, précisément, les limites de chacun et l'on n'impose pas, une fois encore, les siennes ! Tu n'aimes pas. Très bien. Suffit de détourner le regard et d'aller voir autre chose sans porter de jugement de valeur sur autrui. C'est vraiment si compliqué que cela ? C'est cela, le vrai respect de l'autre !

Je suis d'autant plus à l'aise pour le dire qu'il suffit de jeter un coup d'oeil sur mes photos pour constater que, personnellement, je ne cherche pas à mettre spécialement en valeur l'acte sexuel mais bien la beauté des corps nus, la beauté d'une lingerie, la beauté d'une pose, la beauté d'un visage, la beauté d'une femme, de la Femme.

Je ne suis pas un adepte de ce que l'on appelle dans le milieu photographique le "open legs". Les gros plans gynécologiques, je ne trouve pas cela spécialement joli (mais il peut y avoir des exceptions). Shooter une femme qui me montre ouvertement sa chatte avec un télé-objectif dans l'espoir de voir ses amygdales, ce n'est effectivement pas trop mon truc ... mais si c'est le vôtre, franchement, cela ne me dérange pas du tout. Moi, il est rare que j'apprécie ce genre de photos mais, justement, si je n'aime pas, je passe à la suivante et je ne vous emmerde pas à vous juger, à vous critiquer, à vous dire que c'est pas bien. Je respecte ce que vous aimez ... et je me respecte en continuant mon chemin pour voir ailleurs si l'herbe est plus poilue. Je m'occupe de mon cul, pour reprendre l'expression poétique que j'ai déjà utilisée plus haut.

C'est cela, le vrai message de ce post : tous les goûts sont dans la nature et ils sont tous respectables. J'aime ? Je continue. Je n'aime pas ? Je m'en vais.

Conclusion générale : oui, vraiment, s'il te plaît, occupe-toi de ton cul ! Fous-moi la paix ! Tu n'aimes pas le nu ? Ce n'est pas mon problème, c'est le tien !

"Sois un homme et ne laisse pas tes femmes sortir dans des tenues indécentes"

Personnellement, je préfère de loin l’indécence de l’habit à l’étroitesse de l’esprit. "Sois un Homme et respecte ta femme, la Femme, en n'entravant pas sa liberté de pensée" : ça, c'est infiniment plus intelligent !

Sois un être humain et respecte ceux qui ne pensent pas comme toi en évitant de vouloir leur imposer tes propres pensées : tu n'as pas le monopole de la Vérité ... et encore moins celui de l'intelligence quand tu te comportes de la sorte !

Bref, le prétendu mal (la nudité) est, en réalité, bienfait.

PS : je me dois de compléter ce post. Je l'ai partagé sur un groupe Facebook privé qui ne comprend que des photographes et des modèles. Quelques jours plus tard, mon profil était suspendu avec interdiction de pouvoir encore faire quoi que ce soit sur le réseau pendant un mois. J'ai fait "appel" de cette censure intempestive. La sanction a été maintenue avec l'explication laconique habituelle : "nous estimons que votre publication va à l'encontre des standards de la communauté".

Facebook, cela suffit, maintenant.

Quelle est la loi qui autorise une société privée à imposer à ceux qui ont adhéré à son réseau (parce qu'il est devenu incontournable) sa propre vision du Monde, son mode de pensée, sa conception de la moralité ? De quel droit une société privée peut-elle me priver de ma liberté de pensée ? De quel droit une société privée peut-elle violer ma liberté d'expression en m'imposant une censure sans la moindre motivation ? De quel droit une société privée établie à l'étranger peut-elle me sanctionner, moi qui suis en Belgique, parce que je ne partage pas ses valeurs, ses standards de la communauté (à laquelle on ne m'a pas demandé d'adhérer quand je me suis inscrit et qui ne sont pas les mêmes dans tous les pays du globe) ?

Le Parquet est la seule autorité qui peut poursuivre une personne devant un tribunal. Le Tribunal est la seule autorité compétente pour pouvoir prononcer une sanction prévue par la loi. Facebook n'a pas à me censurer. Facebook n'a pas à me sanctionner. De nombreuses études prouvent que la vision du nu, si elle peut parfois surprendre, indisposer ou choquer ceux qui sont prisonniers de leur éducation, susciter de l’embarras ou de la gêne, voire paraître offensante à l’égard d’une personne égocentrique qui ramène le monde à soi, ne cause jamais de tort physique ou psychologique, ni à des adultes, ni à des enfants. La nudité, en soi, n’est pas une agression sexuelle. Cela a notamment été confirmé par le Docteur Ronald Langevin qui est un spécialiste des agressions sexuelles au Canada (195 recherches sur 3000 agresseurs). J'ai le droit de partager ce point de vue. J'ai le droit de l'exprimer.

Pour toutes ces raisons, j'ai décidé de faire un procès afin de contraindre Facebook à respecter la liberté de pensée et la liberté d'expression de ses membres au lieu de leur imposer ses propres "valeurs" comme si elles étaient universelles. Elles ne le sont pas.

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