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Pourquoi faire de la photographie de nu ?

Pourquoi faire de la photographie de nu ? C’est une question que l’on me pose souvent ... surtout les gens qui éprouvent une aversion totale à l'égard de la nudité.

Les personnes qui pratiquent régulièrement le naturisme, qui n’ont pas de problème particulier avec leur corps, ne me la posent jamais… parce qu’ils ne se posent pas la question non plus pour ce qui les concerne.

La réponse à cette question existentielle est, à vrai dire, très simple : parce que j’aime bien.

C’est une réponse qui peut paraître ridicule, limite enfantine, mais elle ne l’est pas du tout.

Quand vous faites quelque chose de manière volontaire, spontanée, vous le faites pour vous-même, parce que cela vous procure du plaisir, de la joie … parce que cela contribue à votre recherche du bonheur. Il va de soi que personne ne m’oblige à photographier des personnes nues. Je ne le fais pas non plus pour gagner ma vie afin de subvenir à mes besoins et/ou ceux de ma famille. Je le fais parce que j’ai choisi de le faire, parce que j’aime faire cela, tout simplement …

C’est la première motivation du photographe de nu … et c’est la plus importante. De fait, il serait vraiment stupide de passer son temps à faire des choses que l’on n’aime pas. Quel est l’intérêt, pour un photographe, de shooter une femme nue s’il n’en éprouve pas le moindre plaisir ? Si c’est une contrainte pour lui ? Si c’est une corvée ? Si tel est le cas, il y a plein d’autres choses à photographier : un paysage, un coucher de soleil, un petit chat mais qu’il est mimi tout plein, un mariage, les gens dans la rue, une architecture originale … Faut vraiment pas se forcer à faire ce que l’on n’a pas envie de faire (ou, alors, il faudrait peut-être songer à entamer une thérapie …).

Je fais donc de la photographie de nu parce que j’aime bien … et la question initiale se transforme en une autre : pourquoi aimes-tu faire de la photographie de nu ?

Certains seront sans doute tentés de répondre à cette question à ma place … pour pouvoir au passage juger la personne que je suis :

C’est du voyeurisme.

C’est un pervers.

C’est un pauvre type frustré sexuellement.

C’est sans doute parce qu’il râle que sa femme ne se balade pas tout le temps toute nue à la maison comme il le voudrait.

C’est parce qu’il a une bite à la place du cerveau.

J’en passe et des moins bonnes (étant entendu que, toutes ces phrases, je les ai déjà entendues pour de vrai).

Oui, ce sont des explications possibles. Ce ne sont pas pour autant les miennes. Ce sont éventuellement les vôtres.

Il est clair qu’il y a des tas de cons qui utilisent le prétexte photographique pour satisfaire une pulsion sexuelle, une volonté de voyeurisme. Il est inutile de le nier, les modèles sont bien placés pour le raconter bien mieux que moi.

Sauf que, lorsque tel est le cas, le but n’est pas, pour la personne concernée, de faire véritablement de la photographie de nu mais uniquement de voir par tous les moyens une femme nue, d’en éprouver un plaisir qui n’a rien d’artistique et de ramener un souvenir ému de cette séance croustillante sous forme de photos de qualité médiocre …

A partir du moment où la démarche n’est pas artistique, si le but n’est pas vraiment de faire de la photographie de nu mais de satisfaire un besoin de voyeurisme, on sort naturellement du cadre et la réponse donnée n’a alors plus rien à voir avec la question posée (pourquoi faire de la photographie de nu ou pourquoi aimes-tu faire de la photographie de nu ?). Or, précisément, la question reste bien celle-là …

J’aime faire de la photographie de nu. Je n’ai pas dit que j’aime sauter sur tous les modèles ou toutes les femmes que je croise … Je n’ai pas dit non plus que la simple vue d’une femme nue, qu’elle soit jolie ou non, serait de nature à m'émoustiller au point de faire descendre mon cerveau dans un espèce de tube de moins en moins mou qui grandit au même rythme que ma connerie.

Donc, s’il vous plaît, les gens, soyez gentils : ne m’attribuez pas des pensées qui vous appartiennent et ne voyez surtout pas en moi le fauxtographe qui, après deux ou trois minutes de discussion animée avec un modèle en vue de l’organisation d’un éventuel shooting, va lui envoyer spontanément une photo de son zizi en érection parce que c’est là qu’il a placé tout son potentiel de séduction, faute de pouvoir lui offrir autre chose de plus subtil.

Nous parlons ici de photographie. Pas de galipettes.

Vos pensées ne sont pas les miennes. Si c’est ainsi que vous raisonnez, si vous partez du principe que le photographe a forcément autre chose dans la tête que de faire de la photographie, le problème, il n’est pas chez moi mais chez vous. C’est votre état d’esprit, votre manière de voir les choses … cela n’a rien à voir avec la personne que je suis. Bref, merci de garder vos projections pour vous ! Si la simple vue d'une femme nue vous met dans tous vos états, tant mieux pour vous mais ce n'est pas mon cas.

Revenons-en à la question du jour (pourquoi aimes-tu faire de la photographie de nu ?) et laissez-moi l’occasion d’y répondre moi-même, si vous le voulez bien …

Il y a des tas de raisons … et je ne pourrai certainement pas en faire le tour parce qu’il y a en chacun de nous une part d’inconscient que l’on ne maîtrise pas. Forcément, ce qui relève de mon inconscient … reste dans l’inconscient (oui, je sais, je suis fort pour enfoncer les portes ouvertes mais cela m’évite de les prendre en pleine figure). Je ne pourrai dès lors exprimer ici que ce qui relève de ma conscience. Le reste (le fait que j’aurais voulu me marier avec ma maman, que j’eusse aimé trucider mon papa à l’âge de 2 ans et demi … je vais me permettre de laisser les spécialistes développer toutes les théories fantaisistes qu’ils se plairont à imaginer pour satisfaire leurs propres croyances).

Mes raisons conscientes sont les suivantes :

1° J’aime l’être humain (même s’il me déçoit quand même beaucoup et s’il m’a fait perdre beaucoup d’illusions sur la bonté de l’espèce). Je peux apprécier le petit chat à maman qu’il est mimi hein oui qu'il est mimi … mais je n’ai aucune envie de le shooter. Je peux trouver un coucher de soleil joli mais, sans une personne qui se promène dans le cadre, je trouve cela moins intéressant. Je n’ai pas dit que c’était inintéressant mais, quand il y a une ou plusieurs personnes sur la photo, je préfère et il m'importe peu de savoir pourquoi parce que, à vrai dire, je m’en fous totalement. C’est comme ça, c’est tout.

2° Reste à choisir au sein de l'espèce humaine. Personnellement, je préfère la femme. C’est joli, une femme, non ?

Oui, c’est vrai, j’en suis conscient : il y a peut-être, derrière cela, malgré tout, une connotation sexuelle. Je suis un homme. Je suis hétérosexuel. J’aime les femmes. Je suis attiré par les femmes, pas trop par mes semblables. Ceci explique sans doute cela. Je ne suis pas contre l’idée de photographier un homme nu mais, franchement, cela ne m’attire pas vraiment. Je préfère shooter ce qui m’attire. Est-ce si surprenant ?

Cela fait-il de moi un pervers sexuel ? Je me permettrai de penser le contraire. Je pense surtout que cela fait de moi un homme normalement constitué qui assume son hétérosexualité et le fait que, en tant qu’homme, il trouve les femmes globalement attirantes. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : je n'ai écrit nulle part que l'hétérosexuel serait normal tandis que l'homosexuel ne le serait pas. Si j’avais été homosexuel, mon discours serait sans doute inverse … et je n’ai pas le moindre souci avec cela. J'aurais shooté avec plaisir des hommes nus en pareil cas.

Comme je suis attiré par les femmes, je ressens l’envie de les mettre en valeur, de les rendre encore plus belles … à travers mes photos.

C’est mal ?

Magnifier la femme à travers ses photos, ce n’est pas les violer dans leur intimité mais les respecter en tant que personnes et respecter par la même occasion l’hétérosexualité qui est la mienne. Et non, je n’ai pas pour autant aucune envie de sauter sur tout ce qui bouge … J’ai juste envie de faire de belles photos. Rien de plus.

Je repose une fois encore la question : c’est mal ?

Je fais du mal à cette femme ?

Je vous fais du mal à vous ? (si oui, vraiment, faut aller consulter parce que souffrez d"égocentrisme aigu et il faut vous faire soigner). Vous m'expliquez en quoi ma passion vous concerne ? Pourquoi elle vous touche, vous, personnellement ? Vous ne savez pas ? Non, en effet ... merci de ne pas porter de jugement de valeur sur ma personne ou sur celles que je photographie puisque, précisément, ce n'est pas vous qui êtes concerné(e).

3° Mais pourquoi une femme nue, me direz-vous ? Pourquoi ne pas me contenter de faire de simples portraits ? Des photos de mode ?

Je fais souvent de simples portraits. Et j’aime le faire. Mais j’aime encore plus réaliser de jolis nus, non pas pour assouvir un besoin, une pulsion, mais parce que je trouve que le corps de la femme est beau tel qu'il est au naturel … quels que soient son âge, son physique, sa corpulence … (mais, ne soyons pas hypocrites : bien sûr qu’il y en a qui sont plus jolies, plus attirantes que d’autres; et après ? On s'en fout, on n'est pas là pour cela).

Nue parce que je trouve regrettable cette éducation à la pudeur que l’on nous impose depuis notre plus jeune âge, le plus souvent (pour ne pas dire toujours) pour des motifs religieux. Nous cultivons en effet depuis des centaines d’années un peu partout dans le monde, mais à des degrés divers selon les croyances des peuples, une aversion totalement irrationnelle pour la nudité. Cachons ce sein que l’on ne saurait voir (je ne sais plus d’où ça vient mais Mark Zuckerberg aurait pu en être l’auteur). La nudité, c’est mal ! Ah oui, vraiment ? Vous croyez ? Et la connerie, c'est bien ?

Non. La nudité, ce n’est pas mal. C’est naturel. On naît nu. On est nu. On ne se met pas nu. C’est le vêtement qui n’a rien de naturel … qui n’est pas « normal ». Vous avez déjà vu un chien faire les soldes pour s’acheter un manteau ? Un chat mettre un pantalon ? L’homme est le seul animal qui s’habille … mais je reconnais volontiers que ce n’est pas mal en soi … Le vêtement a une raison d’être : se protéger des conditions climatiques, le froid, le chaud, la pluie, le vent … en cela, il est utile.

Le problème, c’est que le vêtement a perdu cette fonctionnalité originelle qui aurait dû rester la seule : il est devenu un moyen de cacher sa nudité au nom de préceptes religieux qui, désolé de le dire, ne sont rien d’autre que des créations humaines et qui, la plupart du temps, remontent à des siècles, des siècles, amen. C’est aussi devenu un moyen de montrer son appartenance sociale. Plus le vêtement est « beau », cher, luxueux, de marque … et plus on en éprouve de la fierté en le portant, plus on cultive un sentiment imaginaire de supériorité sur l’autre. C’est absurde mais c’est ainsi. On a perdu l’essentiel et on n’a conservé que l’accessoire, l’inutile, le stupide, le "matuvu".

Photographier une femme nue, c’est donc aussi, pour moi, un moyen de faire un pied de nez à cette éducation que l’on nous impose depuis beaucoup trop longtemps et qui n’a pas de raison d’être vraiment intelligente. C’est se dire que, ces limites à notre liberté individuelle, je n’hésite pas à les franchir parce que je trouve que la pudeur est une invention humaine parfaitement ridicule. Et j'assume même tellement ma prétendue immoralité que j’emmerde tous ceux qui me jugent pour ce seul motif parce qu’ils ne sont pas capables de s’affranchir des barrières qu’ils s’imposent à eux-mêmes. Vous me jugerez et vous me critiquerez si cela peut flatter votre ego et vous conforter dans la croyance que vous avez raison et que j’ai tort mais vous ne m’empêcherez pas de vous plaindre pour avoir l’esprit aussi étroit que votre maturité émotionnelle est réduite. Ce faisant, je reconnais que je flatte aussi mon ego parce que cela me donne le sentiment d’appartenir à une élite, celle des gens capables de franchir leurs limites, de faire abstraction de leur éducation, de réfléchir à l’incommensurable bêtise qui consiste à confondre nudité et sexualité. Oui, ne vous en déplaise, je me félicite honteusement de ne pas m'auto-convaincre que, le nu, c’est tellement mal que je vais pourrir dans les flammes de l’enfer jusqu'à la fin du bout de l'éternité.

Dans ces conditions, je ne peux qu’admirer la femme qui se retrouve un jour nue devant mon objectif, non pas parce que j'apprécie sa plastique plus ou moins imparfaite, mais bien parce qu’elle ose, elle, ouvrir son esprit, faire confiance à l’autre, lui révéler sa nudité sans peur d’être jugée. Elle sait que « cela ne se fait pas » … mais elle le fait quand même parce qu’elle sait surtout que c’est cette règle qui est profondément idiote. C'est, à mes yeux, une femme mature qui se libère de ses conditionnements. Je la trouve infiniment plus belle que la mégère enfermée dans sa pudeur maladive et ses croyances religieuses ou pas.

Les modèles qui se déshabillent devant moi ont toute ma gratitude. Je leur voue une sincère admiration pour oser faire ce que la plupart des femmes n’osent pas faire, même parfois devant leur mari, leur compagnon ou leurs enfants. Elles, au moins, elles ne sont pas complètement coincées. Elles assument ce qu'elles sont. Elles vivent avec leur corps et elles ne cherchent pas à le dissimuler constamment à la vue des autres, sans trop savoir pourquoi, par habitude irréfléchie ...

4° Ceci dit, le but du photographe de nu que je suis n’est évidemment pas de faire du nu pour faire du nu. Cela n’a pas beaucoup d’intérêt à mes yeux. Le but, c’est de faire la plus jolie photo possible. C’est que le modèle, après le shooting, soit heureuse de recevoir mes photos et qu'elle se dise à elle-même : wouaw, je suis belle, quand même !

C’est cela, ma plus grande récompense et ma plus grande fierté, surtout si la femme qui a posé pour moi n’est pas un mannequin professionnel mais madame tout le monde. Nombreuses sont les femmes qui ont un physique ordinaire et qui ne voient que leurs défauts. Elles éprouvent un peu de mal à apprécier leur corps. Elles n’ont pas confiance en elles. Elles se trouvent moches, pas photogéniques pour un sou. Et puis, elles reçoivent mes photos et un grand sourire arbore leur visage : « finalement, je ne suis pas si mal que cela ; je suis même plutôt jolie, je trouve ! ». Le voilà, le but que je poursuis.

Et il vaut bien sûr aussi pour le super modèle de la mort qui tue qui pose professionnellement depuis 10 ans. Faire de belles photos, des photos que le modèle apprécie. Ce truc-là, ce n’est pas un besoin de reconnaissance mais une simple satisfaction personnelle pour le travail bien accompli. Je suis heureux non pas d'être félicité mais bien d'avoir apporté un peu de bonheur à l'autre. Ce truc-là, on ne peut pas l’avoir lorsque l’on photographie un paysage, un arbre, une voiture, un bâtiment. Oui, une Ferrari, c’est une belle voiture mais je n’ai encore jamais entendu une Ferrari dire à un photographe que, grâce à lui, elle se sent encore plus belle et, en tout état de cause, j'avoue que je me fiche un peu de ce que peut ressentir un ensemble de tôles … Ce qui m'intéresse, c'est l'humain ou, plutôt, l'humaine.

Voilà pourquoi j’aime photographier des femmes nues, en particulier la mienne (terme que je n’aime pas beaucoup parce qu’elle ne m’appartient pas mais, au moins, tout le monde a compris ce que je voulais dire). Pour toutes ces raisons. La photographie de nu permet de créer une relation humaine et parfois même une complicité entre le photographe et son modèle. Cela n’a rien de malsain. C’est tout le contraire. Cette femme se met nue devant toi. Elle se met à nu. Elle m’invite à faire d’elle un être d’art. Elle aspire non pas à être belle mais à devenir la Beauté. Elle n’est plus elle-même mais bien plus qu’elle-même : une œuvre qui procure un plaisir visuel à celui ou celle qui la regarde. Elle n'est pas sensuelle mais l'expression de la sensualité. C’est cela, la photographie de nu. Et si tu ne peux le comprendre, j’en suis sincèrement désolé pour toi.



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